Ils feront la 6ème édition du Festival
Partez à leur rencontre !
Maud Thiria
“dans le déssouvenir
territoire de l’errance dont tu n’as plus la carte
géomètre de l’invisible
sur l’indicible route
tu tiens en bloc pour ne pas fuir
entièrement”
Jean d'Amérique
"Rhapsodie rouge, crépuscule fantasmé par l’horizon. Sa vingtaine se balade parmi la foule, s’arrête à une terrasse : radeau pour les noyés. Elle ouvre ses ailes, à dépecer les collines embourbées d’idées fixes. Les ténèbres espèrent en vain la conquérir, la séquestrer : aucun nuage ne peut contrarier un oiseau ivre."
Céline De-Saër
“Il flotte sur la vitre du train.
Il flotte sur le nomade, sur le peuple qui n’a pas
d’habitation fixe.
Je suis de la tribu itinérante.
J’erre parmi les grues cendrées
sur une mer du Nord migrante
en pays d’Auge.”
Jérôme Game
"En plein contre-jour, on voit la fenêtre du ferry-boat est énorme en biais, sur-éclairée de ciel azur, avec la mer emplissent l’image au centre, repoussant le crâne des passagers sur les bords, en ombres chinoises."
Julia Lepère
"Au retour
Arbres coupés
Quelqu'un me dit qu'ils empêchaient le soleil d'aller
Derrière la terre depuis nos yeux
J'acquiesce
Ainsi le parquet de chêne
Peut rougeoyer dans des appartements au haut plafond, j'ai
toujours
Cette douleur au poumon c'est quand je me rappelle"
Louise Moaty
"la nuit avance
mes yeux se cabrent
les regards brûlent
là je deviens
je deviens loup
il est midi
aux cernes noirs
je reste un peu en l'air pour voir
jusqu'à demain je revivrai
jusqu'à demain."
Florentine Rey
"Le soleil s’est planté dans le changement d’heure
son premier rayon a frappé en avance
la crête du coq a pris feu."
Germain Roesz
"Les reflets nous trompent
les miroirs nous fascinent
mors dorés
les bleus se courbent
dans les ondées de l’eau
Tourbillons
dans les tours du vent
Les reflets flottent
au cœur des cimes
Ils sont flous
et
les brouillards les transpercent"
"Je ne sais
quels mots offrir
ni quel pas accomplir
dans l'oubli de tout pas
ni quel geste ébaucher
vers qui se retire."
Aurélie Foglia
"autrefois
Ils étaient autres
les Longtemps
qu’on croyait liés au ciel
Ils donnaient la grandeur
fléchaient le chemin d’être
au-dessus de la mort maintenant
Ils sont trop loin"
Marie de Quatrebarbes
"On peut dire qu'il y a un triptyque de l'infortune, et tenter de cibler le point où se mélangent nos fortunes passées et nos doutes, nos fortunes perdues"
Charlotte Bonnefon
"... les traîne-bruyères. C'est ainsi que l'on nomme celles qui ont bu le sirop des chemins et en ont pris le goût".
"T'es qu'un court-jus,
un surplus d'oublie
dans les épaisseurs.
ça a un nom c'est l'existence"
Suzanne Doppelt
"Imitant légèrement l'oiseau elle se tient dans l'air d'une manière
parfois d'une autre, plus ou moins longtemps contre et avec
l'agitation du vent, son vol est naturel mais sans ailes et sans
organes analogues, chaque bulle se déplace parmi les bulles de
son espèce"
Raphaël Laiguillée
"Si ça se trouve tu m’attends comme une lettre volée qui crève
les yeux du somnambule qui la cache et du veilleur qui la
cherche
du veilleur qui la trouve et du dormeur qui la recache"
Erwann Rougé
"La mer n'évacue pas, ne vide pas les regards. La mer nous regarde dans les yeux et c'est le signe d'un combat. La mer ne nous égare pas, nous ne sommes jamais perdus par ses mensonges, qu'elle nous affronte ou bien nous frôle, nous esquive, nous piège, nous enlace et nous déchire, elle nous révèle chaque fois davantage, non pas un secret, mais la présence d'un secret."
"L’âme éduquée au noir de fumée
Une bougie filante un psautier un crâne fêlé
L’âme de chair s’épouvante sondant en soi
L’abîme"
Cécile A. Holdban
"De la pointe du doigt
puis de la paume entière
effleurer un visage,
doux ou rugueux
l'épaule, la main
ou le galbe du sein
quelques grains de beauté
le pays qu'ils composent."
Ils ont fait les anciennes éditions du Festival
Partez à leur rencontre !
Elke De Rijke
“ et quand je m’arrachais à moi pour être ce que vous êtes,
mes pieds étaient attelés à des pédales
et mes mains guidaient un volant.
des milliards de racines bourdonnaient à mes oreilles…”
Zoé Besmond de Senneville
"En ce moment, c'est calme dans mes oreilles. Le silence du confinement leur sied bien. Pas de sollicitation ou sursollicitation. Pas de tentative d'attraper des mots au milieu d'un groupe ici et là. Pas de constant brouhaha de la rue, de la circulation, pas de peur de ne pas entendre la prochaine phrase. Pas de lecture labiale non plus. Et pas d'appareils."
Tristan Felix
“Chaque ouverture tend un bras qui agite une main dévorée par des signes obscènes. “
Nicolas Gonzales
« trois heures
et quelques notes de sommeil
les premières salves de café inondent ma langue de porcelaine
je me tiens nu sur la rive
d’un angle droit
les mains tressées dans le dos
je dévore à pleines dents mon contrat d’aliéné
mes engagements d’amniotique
un bouquet d’hirondelles fleurit dans mes pensées
je n’ai rien pour la barque
désolé pas de fil
ni d’obole dans la bouche
mais une pâle cloison de rides
éperdument irriguée »
Denis Lefrançois
“ et quand je m’arrachais à moi pour être ce que vous êtes,
mes pieds étaient attelés à des pédales
et mes mains guidaient un volant.
des milliards de racines bourdonnaient à mes oreilles…”
Michèle Métail
“sous la neige
ce qui n’est plus visible
aux journées chaudes d’été
les établissements de bain
à la jonction des cours
mentionnés sur les plans
autrefois”
Ada Mondès
“Comment peut-on manquer de ce qu'on ne connaît pas ? Mais toi qui viens du Vieux Monde. L'innocence saute entre les flaques et les bourbiers, les mains pleines de billes.”
Le droit à la parole
Ian Monk
“Aujourd’hui le soleil ben je l’ai pas encore oublié comme j’essaie pas de t’oublier toi “
Raphaël Monticelli
“si rire est au fond
une manière d’être
de
demeurer quand même alors
que tout chavire
rions"
Samira Negrouche
"Y a-t-il des yeux en ce monde
des oreilles en ce monde
qui soient nés
pour accueillir
en leurs âmes
l’obscénité
l’obscénité
l’obscénité
l’obscénité
l’obscénité
et s’en détourner
et ne pas s’en détourner ?"
Frédéric Tison
“C’était comme si nos corps s’effondraient dans le soir
Que les branches, plus haut, multipliaient
Comme si nos forêts trouvaient à boire
Dans l’ombre et comme si ce soir
Était pour nos regards un merveilleux visage
À embrasser et à aimer.”
Laurence Vielle
“oh l'homme que j'ai aimé
que reste-t-il de nos années
où palpitèrent nos corps tressés
sur mes lèvres
l'alphabet de ta langue morte
est braise au feu de chaque nouveau baiser”